lundi, juin 12, 2006

 

Le goût des autres

Le milieu artistique a cela de fascinant et d'épouvantable: C'est un milieu ou l'argent est un sujet vil et beauf, sale et bas , mais dans lequel la quête d'argent, si possible public, constitue l'essentiel du travail des agents mielleux et collants dans le dos, des attachés de tout genre, des administrateurs de tous poils. Les artistes évoluent dans un imbroglio politico-précieux, d'une superficialité et d'une condescendance effroyables, trônant jusqu'à leur destitution, plus ou moins rapide au gré du commentaire assassin d'un influenceur de masse culturelle ("Sa nouvelle performance est à chier! Prétentieuse et si banale...") au sein d'un carré de fidèles espérant être aspergés de quelques gouttes de gloire et de célébrité. Ces "most of the time unhappy few" cherchent l'accès au réseau. Au réseau des hommes et des femmes en noir qui s'embrassent et s'autocongratulent en permanence , microcosme stérile et puant mais qui exerce un pouvoir d'attraction certain sur la masse populaire, impréssionné par leur connaissances, leur accès aux personnalités , leur atypisme cultivé, et élevé lui même au rang d'art. Les artistes sont perdus, invisibles derrière cet écran de fumée épaisse et nauséabonde, livrés à la meute. Ne cédez pas à la tentation. Résistez!
Allez donc trouver l'homme le regard hagard, l'homme qui doute , celui qui boit tout seul au bar , rebuffant toute tentative de contact d'un regard de tueur. Entrez dans son monde par la petite porte. Par l'entrée des artistes. Et laissez vous porter loin des vernissages, loin des premières, dans l'univers d'un artiste qui s'il n'est pas "absolument fantastique, d'une incroyable spiritualité" ou "minable , dépassé et lamentable" a le mérite d'être unique et sujet à interprétation.
Si l'art est inabordable c'est qu'il est caché par cet écran de critiques au vocabulaire abscons et inutile , par son milieu, périphérique. Par ces gens dont l'attitude élitiste vous laisse croire que vous ne pouvez pas comprendre. Or, la seule qualité nécessaire à la compréhension de l'art, c'est la naïveté, la possibilité de contempler les choses avec des grands yeux d'enfants. Et ainsi se laisser la possibilité d'être choqué, secoué, ému, surpris, inspiré, charmé par une oeuvre. Loin du cynisme ambiant.

Lol.
12 Juin 2006

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